Appel à communication

La succession des réformes affectant les systèmes éducatifs, sous l’influence des conjonctures politiques économiques et sociales, a des incidences sur les pratiques d’enseignement et les pratiques de management des établissements de l’éducation et de la formation. A cette influence s’ajoute celle de l’évolution des savoirs scientifiques qui a aussi son importance dans le déclenchement des innovations. Qu’elles soient sollicités ou non, ces influences interviennent dans les connaissances des enseignants, des administrateurs et d’autres acteurs et ce, que ces derniers y soient ou non préalablement préparés. Les enseignants, les administrateurs et tous les acteurs qu'ils soient formés ou non à la conduite d’une réforme, sont obligés de s’inscrire dans la ligne tracée par le changement.

Ainsi, même mineure, toute réforme d’un système éducatif et toute innovation le visant peuvent l’impacter très profondément et de manière insidieuse. Penser, de manière désintéressée, cet impact et le débusquer sur le terrain est un travail qui doit disposer d’outils scientifiques les plus efficaces possibles. C’est un travail qui exige la constitution et le renforcement d’une communauté scientifique spécifique. Une communauté souveraine chargée de la production, de la mise en œuvre, de l’analyse et de la diffusion ces outils. Des innovations et des réformes ont exigé des investissements financiers et la mobilisation de moyens humains et matériels importants sans aboutir qu’à des résultats contraire à ceux escomptés. La cause en est l’absence de cette communauté de juges scientifiques et impartiaux. La résistance des agents au changement est incapable d’expliquer à elle seule les échecs répétés des réformes et des innovations pédagogiques. Des systèmes éducatifs peuvent faire l’économie de telles communautés et afficher des résultats relativement très performants, mais il n’est pas sûr que ces performances affichées ne soient qu’une illusion bien trompeuse.

Le système éducatif marocain, à l’instar des autres pays, a vécu des réformes conjoncturelles où se mêle le politique, l’économique et le sociologique. Le politique quand ces réformes visent les finalités du système, l’économique quand elle vise la production et la diffusion des manuels scolaires et le sociologique quand elle vise la formulation des curricula des programmes, des épreuves d’examens certificatifs et la conception des modes d’évaluations et de gestion. Aussi, des questions interpellent les professeurs chercheurs et les responsables administratifs des CRMEF en tant qu’ils sont appelés à se constituer en cette communauté scientifique  qui fait encore défaut au système. Parmi ces questions citons :

  • Quelles sont les motivations affichées et les ressorts réels des différentes réformes engagées dans le système éducatif marocain : les besoins invoqués sont ils des besoins réels ou simplement supposés ?

  •  Comment déterminer les effets réels provoqués par une réforme et spécifier les effets escomptés sur les pratiques d’apprentissage, d’enseignement et de gestion ?

  • Comment adapter et accompagner les innovations dictées par les milieux, culturel, physique et social, aux réalités sur le terrain ?   

  • Comment produire des outils et des mécanismes de régulation pour les projets proposés par la vision stratégiques 2015-2030 en ce que ces projets ont de spécifique aux métiers de l’éducation et de la formation ?  

Pour apporter des éléments de réponse à ces question, et dans la perspective de la constitution d’une communauté scientifique spécialisée et interdisciplinaire, le colloque sollicite diverses catégories d’acteurs : chercheurs en sciences de l’éducation, chercheurs en management, didacticiens, planificateurs de l’éducation, spécialistes de l’évaluation, spécialistes de l’apprentissages, enseignants praticiens et formateurs, administrateurs pédagogique, anthropologues, sociologues philosophes, épistémologues et autres.

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